Vive la Révolution fractale !
L’insurrection des Gilets-Jaunes s’est enfermée, avant de s’y éteindre, dans une impasse psychologique bien connue : celle de la victimisation. Cette posture de la victime fait partie d’un trio existentiel infernal, appelé le triangle de Karpman : un ensemble de trois attitudes archétypales, celle de la victime, du bourreau et du sauveur. (Voir schéma explicatif, en bas de page.) Ces trois attitudes forment l’infrastructure subconsciente systématique de toute notre histoire politique et sociale, depuis des milliers d’années. Il est évident qu’on ne sort pas d’un conditionnement aussi ancien et aussi profond en un claquement de doigts, mais le simple fait d’en prendre conscience permet déjà de prendre du recul sur celui-ci et d’acquérir une maîtrise nouvelle sur notre existence.
Après avoir endossé ce rôle préfabriqué de l’innocente victime, les GJ ont eu ensuite la naïveté, certes ô combien compréhensible, d’adhérer aux deux fausses solutions que la maffia d’État leur a faites miroiter — c’est-à-dire que le bourreau a présenté un faux sauvetage et un faux sauveur à sa victime pour mieux la réduire et l’écraser par la suite : celle de l’homme providentiel (rôle qui a été tenu par le général atlantiste Pierre de Villiers, lui-même dupe de la mise en scène dont il a fait l’objet) et celle du pouvoir plébiscitaire au sens de la « démocratie directe » (à travers le RIC, référendum d’initiative citoyenne).
Ces deux éléments, la figure du sauveur (la figure paternaliste de l’homme providentiel qui culmine dans le mythe du « grand monarque ») et le pouvoir décisionnaire du peuple, sont les critères constitutifs et caractéristiques du bonapartisme, ce courant de droite à la fois populaire et conservateur, auquel le peuple français a dû ses dernières années de souveraineté triomphante et de gloire politique, sous Napoléon 1er d’abord, sous Napoléon III ensuite (le Second Empire, de 1852 à 1870, à partir duquel ce concept du régime bonapartiste a été formalisé) et sous le général de Gaulle enfin (qui l’a incarné en dotant la France d’un régime présidentiel fort, où le président est un quasi-monarque, appuyé sur le suffrage universel direct et sur le référendum, c’est-à-dire sur la consultation et l’approbation du peuple). Ces deux éléments ont été utilisés et mis en scène, dès le début de l’insurrection des GJ — à travers la piètre marionnette que fut ce général de Villiers et la fausse bonne idée qu’est le RIC —, pour faire croire aux GJ qu’ils allaient être entendus et reconnus, écoutés et satisfaits, que le pouvoir allait leur être rendu et qu’un chef d’État digne de ce nom allait assurer la prise en compte et la satisfaction de leurs besoins et de leurs aspirations. Parfait coup de bluff : l’esbroufe a fonctionné. Coincée dans cette impasse, l’insurrection s’est essoufflée, bien aidée il est vrai par la cruauté méthodique et la barbarie clinique d’une police défoncée au Captagon pour crever les yeux et arracher les mains à des civils innocents et désarmés qui avaient été au préalable délibérément poussés à la révolte.
L’escroquerie religieuse a encore des adeptes
Ce pertinent constat, — sur la duperie bonapartiste à laquelle ont succombé les GJ et bon nombre de leurs sympathisants —, a été formulé dès le mois de janvier 2019 par un auteur, Youssef Hindi1, qui n’a hélas donné aucune suite positive à sa critique, en se bornant à plaider pour un retour au conservatisme catholique (ou au catholicisme conservateur, on ne sait pas trop) comme solution à la crise politique et idéologique dans laquelle la France n’en finit plus de s’enfoncer, ce qui n’est pas recevable. Les religions instituées ont en effet toujours fait partie du problème et pas de la solution : conservatrices par essence, c’est leur pouvoir et leur domination qu’elles visent à conserver, et elles n’ont jamais eu le moindre souci pour la détresse et la misère populaires. Historiquement, de fait, il n’est pas difficile de s’apercevoir que seuls certains ordres réguliers (l’Ordre de la Merci, les Franciscains…) se sont voués à la charité et la solidarité, tandis que le clergé séculier, soit l’ensemble de l’administration ecclésiastique, ne s’est jamais guère préoccupé que de son propre pouvoir, sa richesse et sa puissance, dans un constant reniement de l’enseignement évangélique. (La rivalité, dès les premiers siècles du Christianisme, entre le clergé régulier et le clergé séculier, et la véritable haine du second envers le premier, n’ont pas encore été reconnues à leur juste valeur par les historiens.) Il demeure patent que si l’église catholique romaine était vraiment chrétienne, par exemple, il y a longtemps que toutes les églises, les abbayes et les cathédrales de France et d’ailleurs seraient ouvertes et préparées à l’accueil et à l’hébergement des SDF, au simple titre de la charité chrétienne. La position d’un Youssef Hindi à cet égard est donc inepte : non seulement les religions instituées n’ont rien à foutre du peuple et de ses besoins, mais elles se sont bâties en exploitant le peuple et en profitant de sa détresse. Enfin, au-delà de cette évidence, elles sont, Dieu merci !, désormais en voie d’obsolescence et de péremption accélérée : aussi est-il absurde d’en faire un recours à la crise morale que connaît l’Occident en général et la France en particulier, surtout quand on prend la peine de considérer à quel point le cléricalisme et le dogmatisme catholiques ont pu contribuer à cette crise à travers les siècles. On ne règle pas un problème en restant dans les conditions qui l’ont engendré : cette évidence semble avoir échappé à M. Hindi. Celle-ci également : l’église catholique romaine risque fort de rester connue comme la plus grande organisation terroriste et criminelle de l’Histoire du monde.

Un beau triangle maçonnique et le beau slogan macroniste « En Marche » : de quelle révolution veut donc nous parler Youssef Hindi ?
De cette incohérence en découle une autre : celle qui consiste, de la part de M. Hindi, à déplorer que les populations européennes soient « postchrétiennes » et « déchristianisées », sans voir que les peuples européens, comme les GJ l’ont bien montré, sont en réalité fondamentalement chrétiens, et véritablement chrétiens, c’est-à-dire qu’ils sont des chrétiens adultes : des gens qui n’ont pas besoin de béquille ou de tutelle religieuse et institutionnelle à caractère moral, ni d’une hiérarchie autoproclamée pour leur servir de relais avec la divinité. (La réforme protestante est passée par là, et la tendance lourde qu’elle a illustrée, celle d’une relation directe et sans intermédiaire entre l’individu et la divinité, se retrouve aujourd’hui aussi bien chez les peuples de culture catholique que chez les peuples à majorité protestante.) Les GJ sont post-religieux, ou post-cléricaux et post-catholiques — et c’est tant mieux — et surtout, ils n’en sont que plus et mieux chrétiens, réellement et véritablement chrétiens, puisqu’ils ont intégré les valeurs chrétiennes, ils ont intériorisé le message de l’Évangile dans ses grandes lignes et son contenu essentiel, à base de respect mutuel et de fraternité, de justice et de vérité, de liberté réciproque et de dignité — dans le sillage du fameux article 6 de la Constitution du 24 juin 1793 : « Ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qu’il te soit fait » — et sans avoir besoin de le dire ou d’essayer d’y faire croire, comme le font les escrocs et les imposteurs de la maffia ecclésiastique. Aussi le constat imbécile d’une « déchristianisation » n’a-t-il aucun sens et ne peut-il relever que de la paresse ou de l’immaturité intellectuelle : c’est d’une « décatholicisation », ou d’une « décléricalisation » (si l’on ose dire) qu’il s’agit — c’est-à-dire d’une sortie de l’Église catholique romaine —, et n’importe quel chrétien digne de ce nom ne peut que s’en réjouir, à l’appui du constat, imparable celui-là, que le catholicisme n’a guère fait autre chose, depuis 1500 ans, que trahir et renier le message de Jésus-Christ. Historiquement, qu’on le veuille ou pas, l’église romaine n’a cessé de trahir et de renier le message chrétien : le discours conservateur d’un Youssef Hindi et de ses semblables (à commencer par le pseudo-historien et militant catholique Pierre Hillard, qu’il cite souvent) est donc intenable. Pourquoi donc les autorités catholiques n’ont-elles pas manifesté avec les GJ, ou pris la parole pour les soutenir et les défendre ? À elle seule cette question suffit à illustrer l’ineptie et l’indigence du discours conservateur d’un Youssef Hindi et de ces soi-disant « dissidents » qui ne sont en fait que les « idiots utiles » du système qu’ils prétendent dénoncer.
Voilà donc un enseignement ô combien positif à tirer de l’insurrection des GJ : le peuple n’a plus besoin de religions instituées. (L’idée même du RIC repose bien sur le constat que le peuple est en mesure de se prononcer sur la situation du pays et sur tout ce qui affecte le pays.) Les peuples européens sont post-religieux et véritablement chrétiens : ils n’ont plus besoin des religions ni des religieux (ni pouvoir religieux ni autorité religieuse), ce qui est un signe de maturité. Pourquoi ? Parce qu’ils ont intégré le message chrétien, qui réside essentiellement dans la défense et le respect de la dignité humaine. Un vrai chrétien, ainsi que les Cathares du Moyen Âge, est un chrétien adulte, qui n’a pas besoin d’intermédiaires hiérarchiques autoproclamés pour se situer par rapport à Dieu et aux forces du Ciel, ni pour savoir, en son âme et conscience, ce qu’il est juste et bon de faire ou pas. Il faut être un peu infantile et immature, en effet, pour persister à se référer à une hiérarchie illégitime, maffieuse et parasitaire, afin de savoir ce qui est vrai ou faux, juste ou injuste, bon ou mauvais. (Surtout quand on considère un tant soit peu la stupidité et la nocivité des dogmes catholiques, du « péché originel » jusqu’à l’« infaillibilité pontificale ».) Et c’est bien ce qu’ont montré les GJ : ils se sont battus pour la dignité humaine, pour la justice et pour la vérité, ce qui est une démarche éminemment chrétienne, tandis que la maffia vaticane, de son côté, n’aura guère cessé de bafouer et de mépriser la dignité, la justice et la vérité (en allant jusqu’à prêcher la vaccination, par exemple…).
De même, les droits de l’homme, bien qu’ils soient issus de la franc-maçonnerie du XVIIIe siècle, n’en sont pas moins d’inspiration et à visée purement chrétiennes : mettre en œuvre les conditions sociales, économiques et politiques qui permettent de défendre et de valoriser la dignité de tout le monde. (Le message de Robespierre, qui n’était d’ailleurs pas franc-maçon, n’a jamais été autre chose.) L’inspiration et la visée révolutionnaires et républicaines authentiques (qu’elle soient maçonniques ou pas) sont essentiellement chrétiennes : elles n’ont pas à le dire, elles le sont et cela suffit. Elles furent donc aussi, fort logiquement et nécessairement, antireligieuses, c’est-à-dire anti-institutionnelles et anticléricales : décidées à abattre l’institution cléricale — l’église romaine étant essentiellement pharisienne — qui a trahi l’inspiration chrétienne en prétendant l’assumer (c’est l’église de l’apôtre Pierre, qui a renié trois fois le Christ avant le chant du coq…2) et qui a renié les buts affichés par Jésus-Christ : aider son prochain, secourir les pauvres et les faibles, appliquer la justice et la vérité. L’idée qui sous-tend la « Déclaration des droits de l’homme » a simplement été déviée, pervertie et vidée de son sens — en ignorant l’homme réel, culturel et social, au profit de l’homme en soi, générique et abstrait — pour être rendue inapplicable et pour servir en fait de justification à l’impérialisme occidental et servir de caution morale au capitalisme dans sa prétention d’hégémonie mondiale. La faramineuse hypocrisie libérale anglo-saxonne n’a fait ici que prolonger la non moins faramineuse hypocrisie catholique romaine. Jésuites et francs-maçons : même combat, au profit de la même dictature patriarcale et reptilienne.

Alexandre Saint-Yves d’Alveydre (1842-1909), l’un des plus grands auteurs politiques du XIXe siècle.
Au point de vue institutionnel, une bonne partie de la solution va sans doute se trouver dans la mise à jour du modèle synarchique restitué par Alexandre Saint-Yves d’Alveydre. De quoi s’agit-il, en très résumé ? D’une part, il revient aux individus de définir les besoins liés à leur condition socioprofessionnelle, les nécessités de leur projet professionnel, et d’en formuler clairement la demande ; d’autre part il revient aux pouvoirs publics de prendre en compte cette demande sociale et d’y répondre. (C’est en cela que le RIC était une fausse bonne idée, de même que les ateliers constituants initiés par Étienne Chouard : ce n’est pas en tant qu’individus abstraits, génériques et déracinés qu’il faut s’exprimer, mais en tant qu’êtres culturels et sociaux, enracinés dans un terroir et un territoire, héritiers d’une histoire locale, régionale, nationale, porteurs d’une identité, encastrés dans un milieu socio-économique et détenteurs d’un savoir-faire spécifique, en tant qu’artisans et ingénieurs, étudiants et retraités, entrepreneurs et salariés, agriculteurs et ouvriers, médecins et infirmiers, chauffeurs poids-lourds et aides à domicile, éducateurs et instituteurs, etc., bref : c’est en tant qu’individus réels qu’il nous faut exprimer nos besoins et nos aspirations pour nous et notre pays.) Il s’agit en somme de remettre en vigueur et de mettre à jour le modèle des états généraux du Moyen Âge, quand les individus, non pas en tant qu’individus mais en tant qu’acteurs sociaux — exerçant un métier, ayant une fonction sociale (« métier » vient de ministerium qui veut dire « fonction »), que ce soit de production, de création ou d’administration —, se réunissaient pour synthétiser leurs besoins et les formuler à l’intention du roi, et quand le roi — car tel est essentiellement son rôle originel de régulateur et de justicier (au sens de rendre et de donner à chacun ce qui lui est dû) — prenait ces besoins en compte pour y répondre et donner à chacun les moyens d’exercer son ouvrage et de remplir son rôle social dans les meilleures conditions possibles.
Cela implique évidemment que les dépositaires du pouvoir politique, ceux qui occupent la fonction de décision, la fonction de législation (le législatif) et la fonction d’exécution (l’exécutif), soient de bonne volonté, ce qui n’est évidemment pas encore le cas (au contraire, puisqu’ils sont là pour exploiter le peuple et le maintenir en esclavage). Cela pourra l’être à partir du moment où il y a suffisamment d’individus qui ont repris en main leur dignité et qui ont cessé d’attendre et d’espérer que le pouvoir politique la reconnaisse, la respecte et la prenne en compte. (Ce qui équivaut donc, incidemment, à en finir avec le schéma psycho-social du triangle de Karpman, nous allons y revenir.) Cela revient à sortir de la sujétion patriarcale et de l’infantilisme politique pour s’instituer soi-même souverain, c’est-à-dire comme quelqu’un qui n’a aucun ordre à recevoir de quiconque. Autant dire, par exemple, que le fonctionnement militaire, autoritaire et arbitraire des administrations publiques actuelles, qui considèrent les gens comme des « administrés » que l’on se permet de « convoquer » quand on a quelque chose à leur communiquer, est en contradiction directe avec la moindre idée de dignité humaine et n’a donc pas la moindre légitimité : une telle arrogance, un tel mépris n’ont plus rien à faire sur cette Terre.

Gilgamesh, le modèle du héros patriarcal, brute épaisse vouée au combat contre l’approche Yin et féminine du monde et de la vie. Le capitalisme n’a rien inventé : ce vibrant connard demeure l’exemple à suivre, dans son mépris morbide et mortifère de la nature et de la féminité.
Autrement dit, la petite maffia qui occupe encore actuellement les organes de décision et d’exécution sera mise en déroute et mise en fuite à partir du moment où il y aura suffisamment d’individus (en accord avec l’expérience du 100e singe) qui ont rompu avec la logique actuellement à l’œuvre en termes de sociologie politique, qui est d’essence patriarcale, ancrée dans la mentalité propre à l’Ère du Bélier : logique de domination et d’exploitation — droit du plus fort et loi de la jungle : « marche ou crève » —, concurrentielle et compétitive (au lieu d’être solidaire et coopérative), fondamentalement et viscéralement phallocrate et misogyne, et tout aussi irrespectueuse et méprisante à l’égard de la nature (des végétaux, des animaux) et à l’égard des enfants qu’elle a pu l’être à l’égard des femmes. C’est cette logique-là, du reste, que les religions instituées (à commencer par l’église catholique romaine) ont maintenue jusqu’à nos jours, envers et contre la logique propre à l’Ère des Poissons, qui est celle de l’individuation : le passage des individus d’un stade infantile, où l’on a besoin d’une tutelle morale, à un stade adulte, où l’on n’a plus besoin d’intermédiaire pour se connecter aux forces et aux intelligences cosmiques. Quiconque a rompu avec la mentalité issue de l’Ère du Bélier pour embrasser la logique de l’Ère des Poissons fait partie de la solution et non plus du problème, et se trouve donc en position pour entrer dans l’Ère du Verseau, dont les tendances et les effets se font de plus en plus fortement et manifestement sentir — en particulier en termes de science avancée, de physique quantique et d’astrophysique, en lien privilégié avec la réalité exogène et exopolitique dans laquelle nous sommes instamment et ardemment invités à entrer.
Cette rupture mentale et ce dépassement de paradigme, en accord avec le changement d’ère zodiacale en cours actuellement, consistent en outre à sortir du triangle de Karpman et du cercle vicieux des rôles névrotiques du bourreau, de la victime et du sauveur, modèle traumatique et psychopathique sur lequel repose en fait le système patriarcal dans son ensemble (dans tous ses aspects : religieux et juridique, scientifique et technologique, militaire et politique, économique et financier, institutionnel et administratif…) depuis l’avènement des premières cités-États de l’Ère du Bélier, qui furent fondées, dès leur origine, sur le culte d’un héros incluant la triple dimension du triangle de Karpman, car il était présenté, selon les mythes fondateurs de cette époque (tel celui de Gilgamesh), à la fois comme une victime (ayant subi l’oppression de la culture matriarcale héritée de l’Ère du Taureau), comme un bourreau (en exterminant les représentants de cette culture) et comme un sauveur (en offrant la civilisation, le progrès et le bonheur à l’humanité enfin libérée de la dictature matriarcale).
D’où enfin la nature fractale de ce processus d’éveil global. Sa mise en œuvre, silencieuse et invisible, gagne en intensité au fil des prises de conscience et des prises de décision individuelles qui, une par une, affaiblissent insensiblement mais incessamment la dictature mondialiste et son emprise psychique (mentale et morale) sur les peuples. Ainsi, et comme l’avait montré l’expérience du 100e singe, dès qu’il y aura assez d’individus conscients de leur pleine et entière dignité, et décidés à lui permettre de rayonner, dans la plus belle et forte expression d’eux-mêmes et de leurs talents, dans leur capacité à contribuer à la beauté du monde et dans leur aspiration à émaner l’amour, la joie et la paix autour d’eux, alors la place se libérera, et le monde pourra changer dans ce sens-là.
Celui de la « France vraie » (comme disait Saint-Yves d’Alveydre), c’est-à-dire de la République et de la Chrétienté pour de vrai : le royaume du Ciel sur la Terre.
« Au cap des 700 ans », c’est maintenant.
A.R.

Le triangle infernal sur lequel repose n’importe quelle dictature. Au centre de ce schéma, il y a ce qui est son axe et son moteur immobile : l’émotion et le sentiment de la culpabilité.
1 Dans le « Préambule » (daté du 16 janvier 2019) d’un recueil intitulé Du Brexit aux Gilets Jaunes. La Révolution en Marche (Sigest, Alfortville 2019), recueil laborieux, répétitif et dépourvu de la moindre perspective véritablement évolutive ou émancipatrice, au contraire, puisque la seule solution envisagée est celle du conservatisme religieux, qui a toujours été l’auxiliaire de la prédation et de la domination capitalistes et libérales. De fait, sans doute faut-il être soi-même sous emprise religieuse pour commettre une aussi grossière erreur d’analyse historique, politique, économique et sociale.
2 Nul ne saurait renier son origine ; on peut bien faire semblant de l’ignorer, mais la réalité n’en demeure pas moins que l’église romaine, qui n’a jamais été chrétienne que dans sa propre littérature de propagande, n’aura été qu’une église de traîtres et de renégats, une maffia patriarcale, esclavagiste et misogyne, un ramassis de parasites sans foi ni loi ayant simplement profité de la candeur et de la crédulité humaines pour s’arroger un pouvoir outrancier qui ne s’appuie depuis le début que sur des mensonges. Le capitalisme n’a pas fonctionné autrement : susciter de faux besoins et y apporter de fausses réponses qui ne servent en fait qu’à accentuer le clivage entre dominants et dominés.